Apprécier la valeur d’un fonds de commerce d’un antiquaire ou d’un brocanteur
(Maj 21/08/2023)
Le secteur commerce de détail d’antiquités
Le secteur de l’antiquité brocante regroupe plusieurs activités telles que le commerce d’antiquités, qui recouvre la vente de biens pour leur valeur artistique, d’ancienneté ou de curiosité, et la brocante, qui consiste à vendre des objets mobiliers d’occasion, sans valeur artistique ou culturelle objective et sans obligation d’authenticité, de conservation ni garantie d’époque.
Les professionnels de ce secteur ont pour principales tâches la vente d’objets d’art et de curiosités, le dépôt-vente et la restauration d’objets. Les dépôts-ventes sont des magasins dans lesquels le vendeur laisse un objet, que le vendeur se charge de commercialiser en lui fournissant un site d’exposition dans ses locaux et effectue l’acte de vente à sa place.
Selon l’INSEE pour les antiquaires et brocanteur les codes APE sont :- Pour les sédentaires : 47.79Z (Commerce de détail de biens d’occasion en magasin).
- Pour les ambulants : 47.89Z (Autres commerces de détail sur éventaires et marchés.
- Pour les Galeries d’Art commerciales : 47.78C (Autres commerces de détail spécialisés divers).
Analyse économique
La consommation des ménages
Le marché de l’antiquité et de la brocante est un marché en croissance depuis la crise de 2008, et les motivations des consommateurs sont avant tout économiques, avec une recherche de bonnes affaires et une tendance à la durabilité. Selon l’INSEE, à l’horizon 2070, le nombre de personnes âgées représentera environ 33% de la population totale, ce qui pourrait expliquer en partie l’évolution du marché de l’antiquité et de la brocante, car les personnes âgées sont souvent considérées comme des clients potentiels pour ce marché.
Les acteurs du secteur
Le nombre de professionnels enregistrés au RCS est d’environ quinze mille. Cependant, il pourrait y avoir vingt-cinq mille professionnels supplémentaires qui ne sont pas actuellement enregistrés.
Cela regroupe les entreprises de :
- Vente d’œuvres d’art contemporain
- Vente d’antiquités, objets d’art et meubles anciens
- Vente d’objets de récupération
- Vente de livres anciens et d’occasion
- Vente de pièces de collection
- Vente de timbres-poste de collection
Les perspectives d’avenir du secteur
Après une année 2021 record, la croissance du marché des biens d’occasion devrait ralentir en 2022. Cependant, les facteurs de soutien seront nombreux pour la profession, notamment l’augmentation de la demande de produits d’occasion, la prise de conscience croissante de l’importance de la durabilité, et l’essor des plateformes en ligne qui facilitent l’achat et la vente de produits d’occasion.
Bien que la croissance du marché des biens d’occasion puisse ralentir en 2022, les perspectives d’avenir pour le secteur de l’antiquité et de la brocante semblent positives, avec une demande croissante de produits d’occasion et une prise de conscience accrue de l’importance de la durabilité. Les plateformes en ligne peuvent également offrir de nouveaux débouchés pour les professionnels du secteur.
Structure financière
Afin d’apprécier un fonds d’antiquaire ou de brocanteur il est indispensable de pouvoir connaître et d’analyser les bilans et comptes de résultat, des trois dernières années.
Les chiffres clés
Selon l’étude de la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA) distingue deux sous-secteurs, le commerce de détail de biens d’occasion et Antiquité, brocante.
Pour le secteur Commerce de détail de biens d’occasion la marge brute est de 56,5%, l’EBE de 22,6% et le résultat courant 20,9% du chiffre d’affaires.
Pour le secteur Antiquité, brocante, la marge brute est de 50,8%, l’EBE de 18,1% et le résultat courant 16,5% du chiffre d’affaires.
Selon la base de données Diane, pour les sociétés, la marge commerciale des sociétés du secteur représentait en moyenne 41,5 % de leur chiffre d’affaires en 2020, avec un EBE de 5,3%.
Une société exerçant une telle activité affichait, en moyenne, un taux de résultat net de 3,2 % de son chiffre d’affaires en 2020.
L’achat d’articles est le premier coût pour les entreprises du secteur des antiquités et de la brocante, et il constitue le cœur de l’expertise et du métier des antiquaires et des courtiers sur un marché où l’offre est par nature limitée.
Les critères impactant la valorisation du fonds de commerce
La valorisation du fonds de commerce d’antiquités brocante dépend de plusieurs critères tels que la qualité et la rareté des objets vendus, la réputation du professionnel, son expérience et ses compétences en matière de restauration et d’expertise, ainsi que la situation de son local commercial.
D’autres facteurs peuvent également jouer un rôle, tels que la concurrence locale et les fluctuations du marché des antiquités et des objets d’occasion.
Cependant lors de l’évaluation les trois facteurs de valeurs les plus importants sont :
- L’emplacement.
- La récurrence de chiffre d’affaires.
- L’accès aux salons et foires.
Méthode de valorisation
La méthode de valorisation la plus utilisée dans ce secteur est celle qui est basée sur le chiffre d’affaires.
Selon le barème professionnel proposé par les éditions Francis Lefebvre (2015/2016) dans leur guide de l’évaluation nous avons :
- Antiquités : 55 à 120 % du CA TTC annuel ;
- Brocante : 60 à 80 % du CA TTC annuel ;
- Galerie d’art : 60 à 240 % du CA TTC annuel.
Les stocks n’entrent pas dans la valorisation du fonds. Compte tenu de la nature intrinsèque des produits stockés, leur valorisation pose un véritable problème.
L’évaluation d’éventuelles provisions sur les stocks, dont l’absence de rotation n’implique pas nécessairement une perte de valeur des produits en question, est en effet très délicate. L’achat de lots pose également des difficultés d’évaluation.
Le marché fluctuant de l’art et l’effet de mode impactent également cette valorisation.
Bien entendu, il convient de corrigé le résultat obtenu en fonction des forces et faiblesses du fonds de commerce valorisé, en étudiant de manière attentive les facteurs de valeur et en mettant en place une analyse SWOT.
