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Méthode de valorisation des fonds de commerce de bijouterie-horlogerie

Apprécier la valeur d’un fonds de commerce d’une Bijouterie

(V2 31/07/2024)

Le secteur des bijouteries

Selon l’INSEE, le secteur des bijouteries dépend de la sous-classe 47.77Z pour l’activité « de commerce de détail d’articles d’horlogerie et de bijouterie en magasin spécialisé ».

L’activité de bijouterie-horlogerie consiste à vendre au détail des bijoux en métaux précieux, des montres, des pendules, des réveils principalement. Le bijoutier-horloger peut aussi réaliser lui-même des pièces uniques ou en petite quantité, en métal. Un service de réparation est en général associé à l’activité, qu’il soit sous-traité ou non.

On distingue la bijouterie-joaillerie de la bijouterie fantaisie dont les pièces sont réalisées à partir de matériaux de moindre valeur. Le secteur du luxe, la vente par correspondance (VPC) et la bijouterie fantaisie sont exclus du champ de la présente étude.

Analyse économique

La consommation des ménages

Selon l’INSEE, il y a deux composantes à prendre en compte : d’une part La consommation des ménages en articles de bijouterie a été bien orientée en volume en 2019 :

L’augmentation du pouvoir d’achat a largement contribué à la croissance du marché ; mais le segment de la bijouterie fantaisie s’est révélé bien plus dynamique que celui des articles de bijouterie-joaillerie-orfèvrerie (+4,5 % en volume en 2019 contre +1 %) :

– l’écart de performance entre ces deux segments ne cesse de se creuser depuis dix ans,

– ce décalage s’explique d’abord par le caractère moins onéreux des bijoux fantaisie qui dynamise les ventes en volume,

– de plus, les tendances mode, dont le changement régulier d’accessoires, favorisent la demande pour ce type de bijoux,

– enfin, le développement des réseaux de distribution ainsi que l’innovation, notamment le lancement de bijoux fantaisie haut de gamme, participent à ce dynamisme.

Plus globalement, la consommation d’articles de bijouterie-horlogerie est devenue moins élitiste et n’est plus seulement liée à certaines occasions (fête des Mères, Saint-Valentin). Elle repose désormais davantage sur les achats « plaisir » ou d’impulsion, des achats pour soi.

Et d’autre part L’Hexagone a enregistré une année record en termes d’arrivées de touristes étrangers en 2019 (+1,5 %), avec près de 91 millions de personnes accueillies, cette augmentation de la fréquentation touristique a impacté favorablement les ventes des détaillants. Les touristes les plus aisés se sont notamment tournés vers les bijoux et pièces de haute joaillerie auprès des grandes maisons, notamment dans les boutiques présentes dans le Triangle d’or parisien, mais également dans les travel-retail des gares et aéroports.

Le marché des bijoux et montres a progressé de 2 % en valeur en 2019 pour atteindre 5,6 Md€ :

  • Cette performance s’explique principalement par la hausse du pouvoir d’achat des ménages qui s’est accompagnée d’une augmentation des ventes de bijoux en or et des montres milieu-haut de gamme ;
  • Par ailleurs, l’engouement pour les bijoux fantaisie s’est confirmé. En 2019, les ventes de bijoux fantaisie ont augmenté plus fortement (+4 %), gagnant du terrain sur les bijoux en argent en perte de vitesse depuis plusieurs années ;
  • Seul le segment des montres d’entrée de gamme (< à 100 euros) est resté mal orienté, souffrant notamment de l’affaiblissement de l’intérêt des Français pour les montres à quartz ;
  • Enfin, il convient de noter que les mouvements sociaux de la fin de l’année ont essentiellement affectés les commerçants implantés dans Paris intra-muros. Certaines boutiques ont, en effet, dû fermer leurs portes les samedis en raison des manifestations des « gilets jaunes » qui ont rythmé la fin de l’année 2019.

Les acteurs du secteur

En 2022, le secteur de la distribution d’articles de bijouterie-horlogerie en magasin spécialisé comptait environ 4 650 établissements en France. La majorité de ces entreprises sont de petites structures :

  • Plus de la moitié des entreprises du secteur ne comptaient aucun salarié.
  • 76,5 % d’entre elles employaient moins de 3 salariés.
  • Ces entreprises représentaient 8 964 points de vente.

Le secteur est dominé par les bijouteries indépendantes et quelques grandes enseignes comme Histoire d’Or et Pandora, présentes principalement dans les centres commerciaux.

Les perspectives d’avenir du secteur

Le secteur des bijouteries a subi des transformations importantes ces dernières années. Voici une mise à jour des perspectives pour 2024  :

Impact du COVID-19 : La crise du coronavirus a eu un impact significatif sur les bijouteries. En 2020, les fermetures de commerces pendant deux mois ont contribué à une baisse inévitable du chiffre d’affaires. Les distributeurs, déjà fragilisés par les mouvements des Gilets Jaunes et les grèves contre la réforme des retraites, ont dû s’adapter rapidement.

Transition vers la vente en ligne : Les grandes enseignes ont misé sur la vente en ligne pour réduire l’impact de la crise sanitaire. Cependant, le e-commerce reste encore peu développé parmi les indépendants, malgré une progression notable.

Retour des consommateurs en magasin : Après la crise, les consommateurs ont progressivement repris leurs achats en magasin. Néanmoins, les comportements de précaution persistent, ce qui entrave une reprise complète de la consommation. Les arbitrages en faveur des activités de loisirs, délaissées pendant le confinement, impactent également les dépenses en bijouterie.

Marché à deux vitesses : Le marché des bijoux et montres continue de progresser, mais il révèle une dynamique à deux vitesses. Le segment des articles de luxe reste dynamique, porté par un afflux touristique croissant et des achats de valeur refuge. En revanche, les pressions sur le pouvoir d’achat affectent la consommation de bijoux fantaisie et d’entrée de gamme.

Développement des grandes enseignes : Le nombre de bijouteries-horlogeries a chuté de près de 15 % en France depuis 2022, principalement en raison des fermetures de boutiques indépendantes en centre-ville. En revanche, les grandes enseignes nationales continuent de développer leurs réseaux, notamment à travers la franchise ou l’affiliation, limitant ainsi leurs besoins de financement .

Marché de la seconde main : Le marché des bijoux et montres de seconde main gagne en popularité, avec des produits de luxe conservant voire augmentant leur valeur. La plateforme Vestiaire Collective et des sites dédiés comme Watchfinder et Chrono24 contribuent à démocratiser l’achat de bijoux d’occasion .

Structure financière

Afin d’apprécier un fonds d’antiquaire ou de brocanteur il est indispensable de pouvoir connaître et d’analyser les bilans et comptes de résultat, des trois dernières années.

Le chiffre d’affaires hors taxes (CA HT) des bijouteries en France présente une fourchette basse de 106 937 €, une médiane de 457 299 €, et une fourchette haute de 1 103 786 € sur la période 2022 à 2024. La marge brute en pourcentage du CA HT se situe entre 43 % (fourchette basse), 58 % (médiane), et 68 % (fourchette haute).

Les charges de personnel représentent entre 7 % (fourchette basse), 20 % (médiane), et 33 % (fourchette haute) du CA HT. Le nombre moyen de salariés varie de 0 (fourchette basse), 1,50 (médiane), à 7,25 (fourchette haute). Le salaire mensuel chargé moyen par salarié oscille entre 1 552 € (fourchette basse), 2 779 € (médiane), et 4 862 € (fourchette haute).

Le chiffre d’affaires par effectif est compris entre 74 959 € (fourchette basse), 142 196 € (médiane), et 300 400 € (fourchette haute). Les charges externes en pourcentage du CA HT varient de 12 % (fourchette basse), 20 % (médiane), à 31 % (fourchette haute).

L’excédent brut d’exploitation (opérationnel) en pourcentage du CA HT se situe entre 3,7 % (fourchette basse), 10,8 % (médiane), et 21,3 % (fourchette haute). La capacité d’autofinancement en pourcentage du CA HT varie de 1,4 % (fourchette basse), 8,7 % (médiane), à 18,4 % (fourchette haute).

Les dettes à moyen terme représentent entre 0 % (fourchette basse), 16,6 % (médiane), et 130,9 % (fourchette haute) des fonds propres. Les fonds propres en pourcentage du total du bilan varient de 22,4 % (fourchette basse), 56,5 % (médiane), à 82,4 % (fourchette haute).

La trésorerie en pourcentage du CA HT se situe entre 2,0 % (fourchette basse), 15,9 % (médiane), et 47,1 % (fourchette haute). Le besoin en fonds de roulement (BFR) en jours du CA HT varie de 27,4 jours (fourchette basse), 111 jours (médiane), à 247,8 jours (fourchette haute).

Les crédits clients en jours de CA HT sont compris entre 0 jours (fourchette basse), 3 jours (médiane), et 21 jours (fourchette haute). Les crédits fournisseurs en jours de CA HT se situent entre 10 jours (fourchette basse), 35 jours (médiane), et 78 jours (fourchette haute). La rotation de stocks en jours de CA HT varie de 56,4 jours (fourchette basse), 142 jours (médiane), à 281 jours (fourchette haute).

Sources utilisées :

  • Données InfoGreffe non confidentielles retraitées par Atometrics, à partir de 2015
  • Données Atometrics

Les critères impactant la valorisation du fonds de commerce

Dans le secteur des bijouteries les critères spécifique a prendre en compte dans le scoring, et  impactant la valorisation pourrait être :

  • L’emplacement des locaux (facilité d’accès)
  • Les impératifs de sécurité : vitrines, surveillance vidéo, …
  • Décoration intégrant un éclairage permettant de visualiser la qualité des pierres.
  • La concurrence
  • L’équipe, qualification et turn-over
  • Le taux de retour des clients mécontents
  • La réputation de l’entreprise
  • La fidélisation de la clientèle.
  • Atelier de réparation et de fabrication

Méthode de valorisation

La méthode de valorisation doit tenir compte du chiffre d’affaires mais également de la rentabilité de l’affaire (en utilisant un coefficient d’EBE par exemple).

Selon le mémento Transmission d’Entreprise 10ème édition , la base de l’évaluation se situe pour :

  • Bijouterie fantaisie : 25 à 50 % du CA HT annuel ;
  • Bijouterie – horlogerie : 20 à 50 % du CA HT annuel.

La méthode de valorisation doit tenir compte du chiffre d’affaires mais également de la rentabilité de l’affaire (en utilisant un coefficient d’EBE par exemple).

Selon l’analyse de différentes sources prenant en compte les mutations sur toute la France, la base de l’évaluation se situe pour (source : https://www.evaluation-fonds-de-commerce.fr) :

  • Bijouterie (NAF 4777Z) : 13% à 50% du CA HT avec une médiane à 39%.

Cette fourchette peut être affinée en fonction de la localisation du bien estimé. De plus, il convient de prendre en compte les forces et faiblesses de l’activité valorisée déterminés avec l’analyse des facteurs de valeur de l’établissement étudié. Cette analyse permettra de choisir le niveau du coefficient à prendre.

Il convient également de croiser cette évaluation avec d’autres méthodes.

Cette évaluation s’entend matériel compris, à l’exclusion du stock de marchandises.

Ces pourcentages doivent être réduits si le chiffre d’affaires est particulièrement important par rapport à la moyenne. Le chiffre d’affaires retenu, est souvent le chiffre d’affaires moyen des trois dernières années (à pondérer ou retraiter si nécessaire).

Il est important de noter que l’expertise d’un évaluateur professionnel ou d’un expert en évaluation d’entreprises est essentielle pour obtenir une évaluation précise et crédible de la valeur d’une bijouterie. Les experts en évaluation peuvent prendre en compte tous les facteurs pertinents et appliquer les méthodes appropriées pour déterminer une valeur équitable et réaliste du fonds de commerce

GUIDE PRATIQUE DE L'EVALUATION DE FONDS DE COMMERCE

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