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Apprécier la valeur d’un fonds de commerce de fleuriste

Pour évaluer au plus juste, et apprécier la valeur d’un fonds de commerce dont l’activité principale est la vente de fleurs, il est impératif de connaître les principaux éléments sectoriels.

Le secteur du commerce de fleurs

Selon l’INSEE, le secteur du commerce de fleurs en magasin spécialisé dépend de la sous-classe 47.76 Z, ce qui correspond au commerce de détail de fleurs, de graines, engrais, animaux de compagnie et aliments pour ces animaux en magasin spécialisé.

Dans les faits, cela regroupe l’ensemble des magasins proposant à la vente de fleurs, en pot ou coupées et compositions florales, de plantes et de graines, de plants, arbres et arbustes, d’engrais et de produits phytosanitaires, d’animaux de compagnie, d’aliments et d’articles pour animaux de compagnie, de décoration et composition de fleurs et de plantes vertes et fleuries ainsi que la location de plantes, …

Analyse économique

La consommation des ménages

La consommation des ménages dans le secteur des fleurs et des plantes en 2023 présente plusieurs tendances intéressantes. Voici un aperçu des principaux points à retenir :

Pouvoir d’achat

Le pouvoir d’achat par unité de consommation a légèrement augmenté de 0,3% en 2023. Cette légère hausse est principalement due aux aides ponctuelles de l’État, telles que le bouclier tarifaire et les ristournes à la pompe, qui ont aidé à compenser l’impact de la hausse des prix sur le revenu des ménages.

Consommation en fleurs et plantes

En 2023, la consommation des ménages en fleurs et plantes s’est stabilisée en volume, avec une variation annuelle de seulement 0,1%. Cependant, la valeur de ces consommations a augmenté de 4,8%. Cette augmentation en valeur s’explique par l’inflation, qui a contribué à la hausse des prix malgré une demande relativement morose.

Les ventes de végétaux d’intérieur et pour obsèques ont également progressé de 4% en valeur en 2023, après une période marquée par une réduction des achats en raison de l’inflation.

Saison de vente

Les ventes de végétaux d’intérieur suivent une certaine saisonnalité, avec des pics significatifs lors des fêtes de fin d’année, de la fête des mères et des pères, et dans une moindre mesure, de la Saint-Valentin. D’autres occasions comme les anniversaires et les invitations contribuent à maintenir une demande constante tout au long de l’année.

Impact de l’inflation

L’inflation a entraîné une augmentation des prix de vente des fleurs et des plantes de 4,7% en 2023. Les fleuristes ont dû ajuster leurs prix de vente pour couvrir l’augmentation des coûts d’approvisionnement et des coûts d’exploitation des locaux, bien que cela ait entraîné une baisse des volumes vendus.

Panier moyen d’achat

En 2023, le panier moyen d’achat des ménages pour les fleurs et les plantes était de 60,2 € pour les végétaux d’intérieur et de 63 € pour les végétaux d’extérieur. Ces chiffres montrent que malgré les tensions sur le pouvoir d’achat, les consommateurs continuent d’investir dans des produits floraux et végétaux pour diverses occasions, maintenant un niveau d’achat moyen relativement stable en valeur, mais avec une attention accrue aux prix en raison de l’inflation.

Ces points montrent une situation où les ménages ajustent leurs dépenses en fonction de leur pouvoir d’achat et des variations des prix, tout en tenant compte de la saisonnalité et des occasions spéciales pour l’achat de fleurs et plantes.

 

 

Les acteurs du secteur du commerce des fleuristes

Au sein de ce secteur, se côtoient six acteurs différents :

    • Les fleuristes en boutique
    • Les fleuristes de marché
    • La grande distribution
    • Les jardineries spécialisées
    • Les graineteries
    • La vente à distance (en ligne ou par correspondance).

    Le secteur des fleurs et plantes en France est animé par une diversité d’acteurs, chacun jouant un rôle spécifique dans la chaîne de distribution.

    Les fleuristes traditionnels, qui représentent environ 46,2% des parts de marché en valeur pour les végétaux d’intérieur, se distinguent par leur expertise et leurs conseils personnalisés.

    Les grandes surfaces alimentaires, avec 16,8% des parts de marché, offrent des produits à des prix compétitifs, profitant des achats d’opportunité malgré une offre de conseils limitée.

    Les jardineries spécialisées, occupant 13% des parts de marché, combinent une large gamme de produits et des conseils de qualité pour fidéliser leur clientèle.

    Les fleuristes de marché, bien que leur part de marché soit réduite à 3%, bénéficient de la fidélité locale grâce à des prix attractifs et des contacts directs.

    Les horticulteurs, avec une part de marché limitée mais significative localement, se distinguent par des prix compétitifs et une expertise spécialisée.

    Les pure players, acteurs de la vente en ligne, proposent des abonnements et des compositions originales, bien que leur part de marché reste marginale.

    Enfin, les réseaux de transmission florale comme Interflora, Florajet et Euroflorist, dominent la vente en ligne de fleurs grâce à leur vaste réseau de fleuristes partenaires, offrant une couverture nationale et internationale.

    Ensemble, ces acteurs répondent aux divers besoins des consommateurs, de l’achat impulsif à la commande personnalisée, en passant par les abonnements floraux.

    Les perspectives d’avenir du secteur du commerce de détail de fleurs

    En 2024, le secteur des fleurs et plantes en France fait face à plusieurs défis et opportunités. La consommation des ménages devrait continuer de ressentir les effets de l’inflation, même si une décélération pourrait offrir un peu de répit aux budgets des ménages. Cette situation pourrait néanmoins freiner la croissance en volume, avec une augmentation limitée à environ 2% en valeur.

    Les grandes surfaces alimentaires, avec leur maillage territorial étendu et leurs prix compétitifs, continueront probablement de gagner des parts de marché, surtout lors des événements incontournables comme la fête des mères ou la Saint-Valentin. Parallèlement, les pure players de la vente en ligne, bien qu’ils peinent à percer face aux géants de la transmission florale, devraient se concentrer sur des offres différenciées et écoresponsables pour attirer une clientèle plus jeune.

    Les fleuristes traditionnels devront innover pour maintenir leur position, en développant des services supplémentaires tels que des ateliers d’art floral ou des abonnements floraux. La digitalisation et l’amélioration de la présence en ligne seront essentielles pour rester compétitifs face à la montée des ventes en ligne.

    Structure financière

    Afin d’apprécier le fonds d’une boutique de fleurs il est indispensable de pouvoir et d’avoir analysé les bilans et comptes de résultat des trois dernières années.

    Les chiffres clés

    Entre 2022 et 2024, les performances financières des fleuristes et jardineries en France, basées sur un panel de 785 comptes analysés, se présentent comme suit :

    • Chiffre d’affaires HT (CA HT) : La médiane nationale est de 291 832 €, avec une fourchette allant de 101 118 € à 988 131 €.
    • Marge brute en % du CA HT : La médiane est de 53 %, variant entre 40 % et 64 %.
    • Poids des charges de personnel en % du CA HT : La médiane se situe à 22 %, avec une fourchette de 9 % à 33 %.
    • Nombre de salariés moyen : La médiane nationale est de 1,50, allant de 0 à 7,25 employés.
    • Salaire mensuel chargé moyen par salarié : La médiane est de 2 451 €, avec une fourchette de 1 514 € à 3 817 €.
    • CA HT par effectif en € : La médiane est de 123 372 €, variant entre 71 917 € et 232 686 €.
    • Poids des charges externes en % du CA HT : La médiane se situe à 20 %, avec une fourchette de 14 % à 29 %.
    • Excédent brut d’exploitation (EBE) en % du CA HT : La médiane est de 7,7 %, allant de 2,5 % à 15,8 %.
    • Capacité d’autofinancement en % du CA HT : La médiane est de 5,4 %, avec une fourchette de 0,9 % à 13,1 %.
    • Dettes à moyen terme / Fonds propres : La médiane est de 19,4 %, variant de 0 % à 187,3 %.
    • Fonds propres / Total bilan : La médiane se situe à 48,1 %, avec une fourchette de 13,5 % à 78,1 %.
    • Trésorerie en % du CA HT : La médiane est de 13,5 %, allant de 2,5 % à 37 %.
    • Besoin en fonds de roulement (BFR) en jours du CA HT : La médiane est de 9 jours, variant de -12,4 jours à 61 jours.
    • Crédits clients en jours de CA HT : La médiane est de 3 jours, avec une fourchette de 0 à 22 jours.
    • Crédits fournisseurs en jours de CA HT : La médiane se situe à 18 jours, allant de 7 à 44,4 jours.
    • Rotation des stocks en jours de CA HT : La médiane est de 16 jours, variant entre 5 et 71 jours.

    Sources-Les données utilisées proviennent d’InfoGreffe et ont été retraitées par Atometrics à partir de 2015.

     

    Les critères impactant la valorisation du fonds de commerce

    Dans le secteur du commerce de détail de fleurs les principaux critères impactant la valorisation sont :

      • L’emplacement ou zone de chalandise.
      • La concurrence.
      • L’accueil, le service et la qualité commerciale.
      • L’état de la boutique.
      • Le type de produits proposés et leur adéquation avec la clientèle.
      • La politique tarifaire.
      • La fidélisation de la clientèle.
      • Les services proposés (location de plante, événementiel, …).
      • Appartenance à un réseau de franchise.

       

      A voir :  Modèle d’analyse SWOT  

      Méthode de valorisation

      La méthode de valorisation la plus utilisée dans ce secteur est celle qui est basée sur le chiffre d’affaires.

      Selon le barème professionnel proposé par les éditions Francis Lefebvre dans leur guide de l’évaluation (2021) pour les fleuristes nous avons : 20 à 60 % du chiffre d’affaires annuel HT pour les fleuristes en libre-service et la même chose pour les fleuristes traditionnels.

      Le chiffre d’affaires HT retenu est souvent la moyenne (avec pondération ou non) des chiffres d’affaires des trois dernières années.

      La valorisation basée sur l’EBE retraité doit être également prise en compte, afin de considérer la rentabilité de l’affaire. La fourchette des multiples de l’EBE constatés pour cette activité en France sur les 10 dernières années, est de 3 à 11 fois.

      Bien entendu il convient de corriger le résultat obtenu en fonction des forces et faiblesses du fonds de commerce valorisé.

      FORMATION : APPRENDRE A EVALUER UN FONDS DE COMMERCE

      • Une formation e-learning 100% en ligne

      • Une formation disponible en présentiel ou à distance (Zoom) sur mesure

      • Organisme certifiée Qualiopi pour un engagement de qualité.

      Chasseur de Fonds est un organisme de formation déclaré auprès de la DIRECCTE Nouvelle-Aquitaine sous le numéro 75170275817.

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