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Apprécier la valeur d’un fonds de commerce d’une Bijouterie

Apprécier la valeur d’un fonds de commerce d’une Bijouterie

(V1 21/08/2023)

Le secteur des bijouteries

Selon l’INSEE, le secteur des bijouteries dépend de la sous-classe 47.77Z pour l’activité « de commerce de détail d’articles d’horlogerie et de bijouterie en magasin spécialisé ».

L’activité de bijouterie-horlogerie consiste à vendre au détail des bijoux en métaux précieux, des montres, des pendules, des réveils principalement. Le bijoutier-horloger peut aussi réaliser lui-même des pièces uniques ou en petite quantité, en métal. Un service de réparation est en général associé à l’activité, qu’il soit sous-traité ou non.

On distingue la bijouterie-joaillerie de la bijouterie fantaisie dont les pièces sont réalisées à partir de matériaux de moindre valeur. Le secteur du luxe, la vente par correspondance (VPC) et la bijouterie fantaisie sont exclus du champ de la présente étude.

Analyse économique

analyse economique

La consommation des ménages

Selon l’INSEE, il y a deux composantes à prendre en compte : d’une part La consommation des ménages en articles de bijouterie a été bien orientée en volume en 2019 :

L’augmentation du pouvoir d’achat a largement contribué à la croissance du marché ; mais le segment de la bijouterie fantaisie s’est révélé bien plus dynamique que celui des articles de bijouterie-joaillerie-orfèvrerie (+4,5 % en volume en 2019 contre +1 %) :

– l’écart de performance entre ces deux segments ne cesse de se creuser depuis dix ans,

– ce décalage s’explique d’abord par le caractère moins onéreux des bijoux fantaisie qui dynamise les ventes en volume,

– de plus, les tendances mode, dont le changement régulier d’accessoires, favorisent la demande pour ce type de bijoux,

– enfin, le développement des réseaux de distribution ainsi que l’innovation, notamment le lancement de bijoux fantaisie haut de gamme, participent à ce dynamisme.

Plus globalement, la consommation d’articles de bijouterie-horlogerie est devenue moins élitiste et n’est plus seulement liée à certaines occasions (fête des Mères, Saint-Valentin). Elle repose désormais davantage sur les achats « plaisir » ou d’impulsion, des achats pour soi.

Et d’autre part L’Hexagone a enregistré une année record en termes d’arrivées de touristes étrangers en 2019 (+1,5 %), avec près de 91 millions de personnes accueillies, cette augmentation de la fréquentation touristique a impacté favorablement les ventes des détaillants. Les touristes les plus aisés se sont notamment tournés vers les bijoux et pièces de haute joaillerie auprès des grandes maisons, notamment dans les boutiques présentes dans le Triangle d’or parisien, mais également dans les travel-retail des gares et aéroports.

Le marché des bijoux et montres a progressé de 2 % en valeur en 2019 pour atteindre 5,6 Md€ :

  • Cette performance s’explique principalement par la hausse du pouvoir d’achat des ménages qui s’est accompagnée d’une augmentation des ventes de bijoux en or et des montres milieu-haut de gamme ;
  • Par ailleurs, l’engouement pour les bijoux fantaisie s’est confirmé. En 2019, les ventes de bijoux fantaisie ont augmenté plus fortement (+4 %), gagnant du terrain sur les bijoux en argent en perte de vitesse depuis plusieurs années ;
  • Seul le segment des montres d’entrée de gamme (< à 100 euros) est resté mal orienté, souffrant notamment de l’affaiblissement de l’intérêt des Français pour les montres à quartz ;
  • Enfin, il convient de noter que les mouvements sociaux de la fin de l’année ont essentiellement affectés les commerçants implantés dans Paris intra-muros. Certaines boutiques ont, en effet, dû fermer leurs portes les samedis en raison des manifestations des « gilets jaunes » qui ont rythmé la fin de l’année 2019.

Les acteurs du secteur

En 2020, l’Insee recensait 5 757 entreprises de toutes tailles dans le secteur de la distribution d’articles de bijouterie-horlogerie en magasin spécialisé au 1er janvier 2016 (-0,8 % sur un an). Le secteur est majoritairement constitué de petites structures :

  • Un peu plus de la moitié des entreprises du secteur ne comptaient en effet aucun salarié ;
  • 76,5 % d’entre elles employaient moins de 3 salariés ;
  • Ces entreprises représentaient 8 964 points de vente.

Les perspectives d’avenir du secteur

Le secteur des bijouteries s’est transformé ces dernières années : la crise du coronavirus aura un impact sans précédent sur les bijouteries. L’année 2020 se terminera sur un repli inévitable du chiffre d’affaires :

  • Les distributeurs, déjà fragilisés par les mouvements des Gilets Jaunes et les grèves contre la réforme des retraites, ont dû faire face à la fermeture de leurs commerces pendant 2 mois ;
  • Si les grandes enseignes ont décidé de miser sur la vente en ligne pour réduire l’impact de la crise sanitaire sur leur activité, le e-commerce reste encore très peu développé parmi les indépendants ;
  • Une fois la crise terminée, les consommateurs retourneront dans les magasins. Les esprits vont néanmoins être durablement marqués par ce confinement et la reprise de la consommation sera entravée par des comportements de précaution ;
  • Les consommateurs — dont les dépenses sont restées centrées sur les produits de premières nécessités — vont en outre procéder à des arbitrages de consommation, en faveur d’activités de loisirs abandonnées pendant la période de confinement ;

Au sein des biens non alimentaires, la bijouterie pourrait être une des grandes perdantes de ces arbitrages

Structure financière

Afin d’apprécier un fonds d’antiquaire ou de brocanteur il est indispensable de pouvoir connaître et d’analyser les bilans et comptes de résultat, des trois dernières années.

Selon la fédération des centres de gestion agréée, en 2018 le chiffre d’affaires moyen d’une bijouterie est de 964 032 Euros HT, un chiffre d’affaires moyen qui masque une grande hétérogénéité au sein de la profession :

  • En effet, les 118 plus petites sociétés de notre échantillon affichaient un volume d’activité moyen de 101 041 € ;
  • Tandis que les 90 plus grandes entreprises réalisaient un chiffre d’affaires moyen de près de 3 M€.

In fine, une société exerçant une telle activité dégageait, en moyenne, un résultat net de 3,6 % de son chiffre d’affaires en 2018.

La marge brute moyenne des entreprises exerçant cette activité représentait 57 % de leur chiffre d’affaires, une marge brute qui oscille entre 53 % et 66,4 % et qui diminue avec l’augmentation de la taille des structures.

Les critères impactant la valorisation du fonds de commerce

Dans le secteur des bijouteries les principaux critères impactant la valorisation sont :

  • L’emplacement des locaux (facilité d’accès)
  • Les impératifs de sécurité : vitrines, surveillance vidéo, …
  • Décoration intégrant un éclairage permettant de visualiser la qualité des pierres.
  • La concurrence
  • L’équipe, qualification et turn-over
  • Le taux de retour des clients mécontents
  • La réputation de l’entreprise
  • La fidélisation de la clientèle.
  • Atelier de réparation et de fabrication

Méthode de valorisation

La méthode de valorisation doit tenir compte du chiffre d’affaires mais également de la rentabilité de l’affaire (en utilisant un coefficient d’EBE par exemple).

Selon l’analyse de différentes sources prenant en compte les mutations sur toute la France, la base de l’évaluation se situe pour :

  • Bijouterie (NAF 4777Z) : 13% à 59% du CA HT avec une médiane à 33%.

Cette fourchette peut être affinée en fonction de la localisation du bien estimé. De plus, il convient de prendre en compte les forces et faiblesses de l’activité valorisée déterminés avec l’analyse des facteurs de valeur de l’établissement étudié. Cette analyse permettra de choisir le niveau du coefficient à prendre.

Il convient également de croiser cette évaluation avec d’autres méthodes.

Cette évaluation s’entend matériel compris, à l’exclusion du stock de marchandises.

Ces pourcentages doivent être réduits si le chiffre d’affaires est particulièrement important par rapport à la moyenne. Le chiffre d’affaires retenu, est souvent le chiffre d’affaires moyen des trois dernières années (à pondérer ou retraiter si nécessaire).

Il est important de noter que l’expertise d’un évaluateur professionnel ou d’un expert en évaluation d’entreprises est essentielle pour obtenir une évaluation précise et crédible de la valeur d’une bijouterie. Les experts en évaluation peuvent prendre en compte tous les facteurs pertinents et appliquer les méthodes appropriées pour déterminer une valeur équitable et réaliste du fonds de commerce

GUIDE PRATIQUE DE L'EVALUATION DE FONDS DE COMMERCE

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